Portage des repas à domicile: s’adapter au quotidien pour les besoins des Génovéfains

« Nous nous sommes concentrés sur les portages de repas à domicile qui sont passés de 85 à 130 repas quotidiens. » confie Denis TRASFI.
« Nous avons dû créer une troisième tournée de livraison pour répondre à la demande. Nous travaillons en effectif réduit de six personnes, nos collègues étant en garde d’enfants ou en confinement. ».
Il faut s’adapter, rester concentré et faire preuve d’imagination : « Ce qui change depuis trois semaines est le rapport avec les fournisseurs. On ne peut pas avoir les fournitures que l’on veut, on s’adapte quotidiennement, selon les arrivages. On jongle avec les produits en stock et les arrivages fluctuants avec, comme souci constant, de ne rien perdre en qualité. Difficile de faire un planning mensuel des repas comme nous le faisions auparavant. On improvise tous les jours tout en parvenant à respecter l’équilibre alimentaire et la fraicheur des produits. Le plus compliqué est la viande fraiche car les gros fournisseurs livrent en priorité les grandes surfaces mais on se débrouille. Quant aux nouvelles normes d’hygiènes, elles sont tellement drastiques pour les cuisines que cela ne change pas grand-chose. En plus du portage des repas à domicile, nous livrons l’accueil de loisirs de la Boële qui accueillent les enfants d’agents hospitaliers, les secouristes de la Piscine D’en Face et l’UMPS de l’Essonne qui épaulent les secours. »

Les livreurs habituels étant en garde d’enfants, ce sont désormais ceux qui livraient les écoles ou les magasiniers qui assurent désormais le portage à domicile. C’est le cas de Julien qui a troqué sa blouse de préparateur de repas pour un masque de livreur : « J’ai débuté il y a trois ans comme livreur donc je retourne à mon premier poste. On prend le temps de discuter avec les gens, à distance évidemment, de voir s’ils ont besoin de quelque chose car ils sont très anxieux et pensent que dès que l’on porte un masque on est malade. Il faut prendre le temps de leur expliquer. Le confinement est bien mieux respecté qu’au départ, sur la route, on dirait un dimanche d’aout qui n’en finit pas. »

Baptiste, lui, assure quotidiennement une quarantaine de livraison de repas depuis trois semaines : « Aujourd’hui, c’est betteraves, pates et boulettes d’agneau sauce fromagère, babybel et kiwi. Les gens sont contents de me voir car, pour certains, je suis la seule personne qu’ils verront. J’aime bien les personnes âgées ! On échange sur l’état de santé, les nouvelles de la famille, ils me racontent un peu leurs vies. Ils me font des retours sur les repas de la veille. Certaines personnes refusent que l’on entre chez elles par peur d’être contaminées. Je les comprends car ma plus grande hantise ce serait de leur transmettre le virus. Même si je vais bien. D’ailleurs, on nous remercie souvent pour notre courage et notre prise de risques. Moi je trouve ça normal, je ferai ce boulot tant qu’on aura besoin de moi ».

C’est ça le service public génovéfain !