L’instinct de SAUVER

Pauline entend de sa chambre au premier étage un bruit sourd « comme un objet qui tombe » et Léa, au rez-de-chaussée, voit son papa allongé, inerte. Léa appelle sa soeur « c’est grave ! » et Pauline descend, tente de parler à son papa, devenu violet et qui a du mal à respirer. La collégienne, d’un calme olympien, se saisit du téléphone et compose le 18. « Immédiatement, j’ai eu une dame qui me demande de mettre papa en PLS (Position Latérale de Sécurité) ! Et j’ai demandé à ma soeur de se poster devant la maison pour bien orienter les secours ».

Sébastien fait un arrêt cardiorespiratoire, sa vie est en danger. Chaque minute compte, il en faudra six pour que les sapeurspompiers arrivent et relaient les soeurs. Le sang-froid des deux filles a sauvé une vie. « Je me de mandais souvent, explique Pau line, quelle serait ma réaction en cas de danger immédiat pour une personne ; serais-je capable de mener une action ou serais-je tétanisée ? » Pauline a maintenant la réponse.

C’est une fois son papa entre les mains des sapeurs-pompiers que la maman est alertée à son travail. Si les filles avaient téléphoné en premier à leur maman, la suite aurait été toute autre. « Quand je suis arrivée, poursuit Christelle, les policiers étaient devant la maison, les sapeurs-pompiers et le SMUR oxygénaient mon mari comme dans un film. À l’étage, les filles étaient dans leurs chambres à l’abri des gestes traumati sants. Tous ont été d’une grande humanité et d’un professionnalisme époustouflant. »

Quelques jours plus tard, Sébastien est opéré et hors de danger. Pour Fred, sapeur pompier et premier à prendre le relais de Pauline auprès du papa, la tension était inouïe : « En apercevant la petite Léa dans la rue et en recevant les nouvelles de l’évolution de la si tuation par téléphone, on savait que nous n’aurions pas le droit d’annoncer aux deux gamines la mort de leur père. Il fallait le faire revenir car en arrivant Sébastien ne respirait plus. »

Les sapeurs-pompiers sont stupé faits par la démarche des filles : « Elles ont été parfaites ! Pour sauver quelqu’un il faut garder son sang-froid, prévenir les secours, rester près de la victime et faciliter la venue des secours. » Les soldats du feu prendront des nouvelles du papa mais la vraie surprise est de voir arriver la famille à la caserne pour les remercier. « Nous avons fait notre boulot. Léa et Pauline, elles, ont sauvé leur papa. C’est pourquoi nous avons demandé qu’elles soient mises à l’honneur prochainement lors de la Sainte-Barbe au centre d’incendie et de secours. » Il ne faut pas oublier Christelle, la maman, formée aux gestes de premiers secours. C’est en grande partie elle qui a transmis à ses filles les gestes à pratiquer lors d’un accident. « L’éducation dans les familles à ces gestes est primordiale » conclu Fred.

Léa et Pauline recevront la médaille de la Ville dans le cadre du Festival Républicain, et sont bien décidées à intégrer les Jeunes Sapeurs-Pompiers lorsqu’elles auront l’âge requis. Bravo et merci les filles ! 

Grâce à des réflèxes de survie, à des gestes simples, vitaux, chacun, de 7 à 97 ans, peut sauver des vies. Formez-vous !